Boîte aux lettres

Père Noël, offrez moi de nouveau quelques instants.
Des instants dont je me souviendrai.
Des instants que je suis sûr de ne pas oublier.
Des instants qui seuls laissent des souvenirs qui donnent la chair de poule quand on les évoque.
Des instants tels que j'en ai déjà connus quelques-uns.
Comme ceux-là.
Des instants de légèreté, comme celle du chef d'orchestre Yucata Sado dansant, s'oubliant devant l'orchestre de Bordeaux, au son de la valsante Barcarolle des Contes d'Offman
Des instants d'euphorie comme le but de Dugarry éliminant le Milan AC et faisant lever le stade comme un seul homme, pour quelques minutes de folie pure.
Des longs instants d'hypnose m'empêchant de quitter des yeux la Ronde de Nuit de Rembrandt au Rijksmuseum d'Amsterdam
Des instants de pur bonheur quand ma petite fille a serré mon cou en disant "Oh mon papy"
Des instants d'humilité quand je me suis retrouvé devant le tombeau de Galilée à Florence
Des instants hors du temps lorsque plusieurs gondoles sont passées sous le pont de l'Accademia, brisant le silence d'un soir d'été, leurs occupants chantant des airs d'opéras italiens dans le mauve d'un soleil couchant.
Des instants de prise de conscience quand je me suis retrouvé sous la voûte des morts, à l'ossuaire de Douaumont, avec mon grand père, ancien combattant de la bataille de la Somme.
De longs instants de grâce, lors de cette conférence du physicien et philosophe Etienne Klein, sur le thème du Temps, dans l'enceinte du cloître de Saint Emilion, sous un beau ciel d'été. Ces rares instants où l'on partage à la fin, avec tous les auditeurs, la sensation d'être plus intelligent(s) que deux heures avant.
Des instants parfaits quand cette frêle violoniste japonaise, parée comme une geisha dans sa robe fourreau rouge, a tiré des sonorités extraordinaires de son non moins extraordinaire Stradivarius.
Un ou deux comme ça l'année prochaine et ça ira.
Merci Père Noël.

Duga
Instantanés

Cher père Noël,
Je voudrais que tu m'apportes un homme qui m'aime que j'aime.
Il serait immense, ce serait mon Goldorak.
Ou tout petit, ce serait mon Léon Trotsky.

Il paraît que je ne sais pas ce que je veux. Je sais pourtant très bien ce que je ne veux pas.
L'an dernier, tu m'as apporté un homme marié, alors je l'ai remis dans son emballage. En échange, tu m'as apporté un homme non marié mais pris. Certes, il était prêt à se libérer si je lui disais oui. Comme j'ai dit non, il roucoule encore auprès de son interchangeable.
Cher père Noël, j'en voudrais un qui serait seul mais qui, va savoir pourquoi, trouverait qu'être avec moi, c'est parfois mieux. Et je penserais pareil.
Si tu n'as pas d'homme comme ça dans ta hotte, je veux bien un rouleau de deux ou trois mètres carrés purs, que j'étalerais comme un tapis dans une pièce, à chaque fois que je voudrais l'agrandir.

Duga et MG,
vraiment superbes,
vous me fichez les larmes aux yeux avec vos conneries...

(si tu me permets Duga, je remplace le but de Dugarry contre le Milan par celui de Kombouaré contre le Real)

(nan, je déconne, c'était grand ce match, ça m'a éclaté tout autant que toi... vraiment... Un très grand match)

(le but de Waddle contre le Milan aussi ? et les loupiotes qui pètent ?)

Oui, tous ces buts sont beaux, non seulement par leur beauté formelle, mais aussi par le charge émotionnelle qu'ils portent. Ce sont des buts de délivrance auxquels on a pensé toute la semaine et à tous les instants du match, même si un dixième de seconde avant, on ne sait pas ce qui va se passer. Cette charge est portée par plusieurs dizaines de milliers de personnes. Tout le monde se lève en un centième de seconde, se congratule. Le speaker s'étrangle, le préposé au tableau d'affichage se mélange les pinceaux, un photographe tombe de son siège. Pour mobiliser un vocabulaire que tu connais bien, c'est une communion.
On peut dire ce qu'on veut du foot, des stades et des supporters, mais on se dit qu'après des moments comme ça, on peut mourir.

Tivi et Duga, ouvrez un atelier du PERE "l'equipe" ICi c'est l'atelier de Père NOEL
non mais c quoi ce bordel. On va pas bien être référencé après

oui, de belles lettres de Duga et Marie G comme s'il neigeait à Noël.
Vivement la suite

Je suis un peu (f)rigide... y'a que des insultes qui me viennent au père Noel.
J'aurais eu moins de mal avec le ptit Jésus.

Lui demander d'exister, excellent !!
Duga : l'instant Rembrandt, comme je te comprends... L'an dernier je l'ai vécu plusieurs fois, avec les différentes expos à Paris.

Très bonne idée, cet atelier épistolaire de Noël !

Petit papa Noël,
je voudrais s'il te plait :

Une pointe d'humour
Une lueur d'espoir
Un brin de causette
Un pas devant l'autre
Un sous vaillant
Un trait de génie
Un ciel par dessus le toit
Un doigt de vodka
Un paquet d'amis
Un grain de beauté
Une poire pour la soif
Un midi à quatorze heure
Un pavé de bonnes intentions
Un vaut mieux que deux
Une chaussure à mon pied
Un beau matin
Un pas de côté
Un bout de chemin
Un sac de nœuds vide
Un plan sur la comète
Une tête en l'air
Un coin de ciel bleu
Une lumière au bout du tunnel
Un dernier pour la route

et deux sous de bon sens.

D'avance merci.

Un sous-Vaillant ?
C'est pas possible.

.

Tu as raison Duga, c'est bien mieux que l'original.

Vous êtes tous drôlement doués !!

Vous méritez que le Père Noël vous exhauce.

Et toi Audine, tu lui demandes rien?

Pourquoi dis-tu ça ?
Ce que tu as fait est très bien. Et si tu ne l'avais pas fait, je n'aurais pas pu jouer à ces interversions.

Duga a écrit:

Pourquoi dis-tu ça ?
Ce que tu as fait est très bien. Et si tu ne l'avais pas fait, je n'aurais pas pu jouer à ces interversions.

C'est sur,
je ne suis pas fan que l'on réécrive mes textes,
de façon générale.

Je crois que c'est assez humain.

Mais bon, ce n'est pas de ta faute, Duga,
je suis assez à cran en ce moment...
ça passera peut-être...

Ne te fais pas de soucis.

OK. 'scuses-moi.
Je le ferai plus.

Duga
Pirate