V. de Pynchon, c'est comme Finnegan's Wake de Joyce... On se se sent minable, petit, rikiki, sans mots, sans idées, pompé, hagard, incertain, sans même avoir été manipulé.
Une idée est mise à mort la page d'après...
On ne peut guère que dire : bon, je l'ai lu. Je vous assure, voilà deux mois que j'essaie de synthétiser, en vain.
de guerre lasse, je vous laisse avec une citation (que je pense clé) du roman :
"Pas de temps à La Vallette ! Pas d'histoire, toute l'Histoire simultanément...
Ainsi l'humanité, à Malte, se définissait-elle de plus en plus en termes de pétrographie. (...) le poète a intensément conscience que la métaphore n'a d'autre valeur que fonctionnelle : qu'elle est instrument, artifice. Aussi, pendant que les autres considèrent les lois de la physique comme une législation, et Dieu, comme une forme humaine, dont la barbe se mesurerait en années-lumières et les sandales seraient de nébuleuse, ceux de la race de Fausto [les poètes] sont-ils astreints à vivre dans un univers de choses qui, simplement, sont, et à draper cette indifférence innée de rassurantes et pieuses métaphores, afin que la moitié pratique de l'univers puisse demeurer dans le Grand Mensonge, avec la conviction que leurs machines, leurs édifices, leurs rues et le temps qu'il fait partagent avec eux les mêmes mobiles humains, les mêmes traits de caractère et les mêmes accès de colère."