garderie, école, grève...

DOUZE MAIRES du département attendent fébriles devant le fax depuis ce matin, première heure. Convoquées hier au tribunal administratif de Versailles (Yvelines) par un recours en délibéré du préfet, ces douze communes* devaient en effet répondre de leur décision de ne pas assurer le service minimum d’accueil en cas de grève de l’Education nationale.
Et, aujourd’hui, le délibéré qui sera envoyé par fax peut coûter très cher aux mairies visées : 10 000 € par jour tant qu’elles ne seront pas en conformité avec la loi du 20 août 2008. « Je pensais que nous étions les seuls convoqués, ça rassure de se retrouver à plusieurs », lâche l’un des représentants des Ulis juste avant l’audience.

Au final, chacun a pu défendre son cas devant le juge et face au représentant de l’inspection d’académie. « On ne dit pas qu’on ne veut pas mettre en place ce service minimum, on essaye, mais on n’y arrive pas pour le moment, avance Isabelle Cabagnols, la première adjointe de Bouray-sur-Juine. Nous ne sommes que 19 employés municipaux chez nous. Et à part les deux femmes de ménage travaillant dans le service scolaire, nous ne voyons pas qui d’autre pour accueillir les enfants. Et jeudi, il devrait manquera 4 enseignants. On a fait passer une annonce dans notre gazette municipale pour demander aux bénévoles de venir nous aider. Une réunion est prévue le 2 décembre. Mais pour jeudi, c’est impossible. »

Au Plessis-Pâté, on estime que c’est même aller contre la loi que d’assurer ce service minimum. « Les enfants ne sont pas du bétail », souligne Sylvain Tanguy, le maire (PS) du Plessis-Pâté, qui avait signalé lors du conseil municipal du 13 octobre que la ville n’assurerait pas le service minimum. « Dans ces conditions, pour nous, ça voudrait dire recruter près de 200 animateurs diplômés, et ça coûte cher », rajoute l’élue des Ulis. « Mais la loi prévoit des indemnités de la part de l’Etat, assure la représentante de l’inspection d’académie. Et vous n’êtes pas obligés de prévoir le cas d’une grève suivie à 100 %. »

« D’accord, mais comment ferait-on si une prochaine grève durait un mois ? interroge l’avocate de Grigny. De plus, si le taux de grévistes est inférieur à 25 %, la ville n’a pas besoin de prendre ses dispositions, alors pourquoi anticiper en nous convoquant, on ne sait pas encore ce que donnera le mouvement de jeudi ? » source : le Parisien


Qu'en pensez-vous ?

Cette loi qui avait pour but de rendre anodine les grèves d'enseignants me semblent avoir au moins deux effets non prévus par la majorité.

Le première, c'est qu'en prévoyant qu'une garderie soit instaurée en l'absence des enseignants, cela signifie que désormais, leur grève est réellement la grève de l'enseignement et non celle du garde-chiourme.
Certes, certains parents n'y verront pas de différence.

La seconde, la plus importante, c'est que désormais, la grève va avoir un coût concret. Un enseignant qui oublie d'enseigner un matin n'entraîne pas de surcoût : on ne le paye pas plus cher, on ne paye pas plus cher les élèves. Un enseignant qu'on doit remplacer par des matons personnels municipaux affectés à une mission de surveillance, ça se paye plus cher. Cette loi donne donc un poids économique aux grèvistes.
La majorité parlementaire et gouvernementale, qui n'est pas si majoritaire au niveau municipal, aime à déplacer ses dépenses vers d'autres maillons plus locaux. Mais, par cette loi, elle donne un levier. Quelle tête ferait-elle si demain matin, la majorité des enseignants des communes dont les maires appartiennent à la majorité, et de celles-ci uniquement, se plaçait en grève à durée indéterminée ?

J'en pense que Sarkozy a encore produit là une grosse bouse idéologique, populiste et inapplicable.

Le but est clair et même avoué : que "quand il y a une grève, personne ne s"en aperçoi(vent)".

doudourou a écrit:

J'en pense que Sarkozy a encore produit là une grosse bouse idéologique, populiste et inapplicable.

Le but est clair et même avoué : que "quand il y a une grève, personne ne s"en aperçoi(vent)".

Oui, bien sur. Mais ce qui est énorme, c'est que justement, vu que ça va coûter du fric, on va s'en rendre compte bien plus qu'avant. Et ça va coûter aux maires UMP comme aux autres, ceux qui justement n'étaient pas gênés du tout par les grèves des enseignants (puisqu'on sait bien qu'ils ne placent généralement pas leur progéniture dans les établissements publics).

Moi a écrit:

Jeudi c la teuf à Sarko, tout le monde prend une journée de congés pour lui chanter la chanson ...

J'ai créer un fil dans reportage au quotidien pour que chacun raconte comment il vit cette grève.
Raconte nous, Moi!